Entraîneur de l’Olympique Lyonnais, Laurent Blanc ainsi que Dejan Lovren s’expriment ce vendredi midi devant les médias avant la rencontre de la 35e journée de Ligue 1 et le déplacement sur le terrain du Clermont foot ce dimanche.
Voici un petit florilège de leurs déclarations en commençant par le défenseur central international croate.
Avez-vous un mot à dire sur le départ de Jean-Michel Aulas ?
« Personnellement, je suis triste. C’est un président et un homme qui m’a beaucoup aidé, qui a beaucoup apporté au club pendant ces 36 ans. Les 7 titres, c’était les plus belles années du club. Et on n’a pas respecté ça… Après le match contre Montpellier (5-4), l’information est arrivée, on était un petit peu choqués. Mais dans le football, ça arrive des choses comme ça. Je l’ai appris dans les journaux… C’est des choses que je n’aime pas apprendre dans la presse, mais voilà. Souvent, il est avec nous (les jours de match). Dimanche, il n’était pas là. Mais je n’ai pas pensé à un départ. Il y a beaucoup d’émotion à Lyon, le président a donné la moitié de sa vie pour le club. Il a besoin d’être mis en valeur pour cela. J’aurais préféré que le départ soit annoncé à la fin de la saison. On a encore 12 points pour lui offrir la 5e place. »
Un mot sur le nouveau propriétaire, John Textor
« Moi, Alex (Lacazette), Coco (Tolisso), Antho (Lopes), Maxence (Caqueret), on a parlé avec le nouveau propriétaire ce matin. Il est très sympa, il doit apprendre à parler français. C’était une bonne conversation mais je ne pourrais pas dire les détails. On en a appris sur sa vision du club, ça va être excitant. L’objectif est de remettre le club où il était avant, ça va prendre du temps. Les changements vont arriver, c’est sûr. C’est important qu’il puisse faire confiance aux joueurs d’expérience. Je suis rassuré. »
Quelle est votre analyse après l’incroyable victoire contre Montpellier ?
« C’est dommage qu’on n’ait pas pu parler du match de Montpellier. Ca arrive une fois tous les 10 ans, un tel scénario. Je n’ai jamais vu une équipe perdre 4-1 à la 60e et gagner 5-4. Ca met en avant du caractère et du courage, ça nous donne de la force. On a mal commencé la deuxième mi-temps, pire que la fin de la première. Quand on a tapé la barre (à 2-4), je me suis dit qu’on allait encaisser beaucoup d’occasions mais qu’on pouvait marquer. Top 3 des matchs de ma carrière, avec Liverpool-Dortmund et Liverpool-Barça. »
Qu’avez vous dit à Johann Lepenant après son erreur contre Montpellier ?
« J’ai parlé hier avec Johann. Je lui ai dit de relever la tête, de ne plus ressasser ses erreurs. Ca m’est arrivé contre Tottenham avec Liverpool, Klopp m’a sorti à la 29e minute. C’est une école pour lui. Il a besoin de travailler et corriger les choses. La victoire lui a fait du bien. »
Alexandre Lacazette est-il le joueur qui apporte le plus à l’équipe ?
« J’ai beaucoup joué contre lui quand il était à Arsenal. Lacazette a une mentalité de gagnant. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme ça. Il est attaquant et il parle sur le terrain, j’aime bien ça. Contre Montpellier, il a corrigé des choses que je n’ai pas vues. On n’a pas Messi, et il marque autant de buts que Mbappé. Alors imaginez si on avait Messi ! »
Au tour de Laurent Blanc
Avez de parler de l’extra-sportif, un mot sur le Clermont foot ?
« Il y a eu des matchs à domicile qu’on a perdus et qui étaient impossibles à perdre avec les fiches de stats que j’ai : Strasbourg et Clermont. Clermont avait bien défendu et profité d’un penalty. C’est une équipe joueuse avec un entraîneur que je coinnaiçs bien, ça devrait donner un match ouvert, un beau match contre une équipe joueuse. Ce n’est pas fait pour me déplaire tant que Lyon a un but de plus que son adversaire à la fin. »
Le groupe est-il plus en confiance après ce 5 buts à 4 contre Montpellier ?
« Si les joueurs ne sont pas confiants après ce match, surtout les joueurs offensifs, il faut changer de métier. Le groupe vit beaucoup mieux ces derniers temps, commence à avoir des affinités, des intérêts communs. C’est une équipe. C’est plus facile de créer un groupe avec des résultats positifs. Il faut que tout le monde vive bien ensemble et ait un objectif commun sur le terrain. C’est aussi le travail du staff. Défensivement, les deux équipes ont eu des trous d’air incroyables. Le match m’a à la fois rassuré et inquiété pour la fin de la saison. On est plutôt satisfaits, mais il va falloir affronter la vérité avec ces 4 buts encaissés. On a une personne qui marque beaucoup de buts et des gens qui prennent de l’ampleur offensivement. Mais on n’a pas eu d’assise défensive. Si on veut être plus solides, il faut être capable de gagner 1-0. »
Sur qui allez-vous pouvoir compter pour dimanche ?
« Bradley Barcola a une infection bactérienne et s’est entraîné à part. J’attends demain avec impatience pour voir son état. Ce garçon prend de la place. Jérôme Boateng est blessé, on n’a pas de suspendu. Corentin Tolisso et Castello Lukeba sont avec nous et c’est une bonne nouvelle. »
Un mot sur la semaine vécue avec le départ de Jean-Michel Aulas
« On a eu un début de semaine chargé. Deux choses ont été largement commentées par vos soins : le résultat du match et le départ de M. Aulas. Comme j’ai dit à mes joueurs, on a rempli l’objectif de prendre les trois points contre Montpellier. On ne pouvait pas prévoir ce scénario. Quand tu perds 4-1, c’est lourd. On a fait une analyse à la fin, on était satisfaits. Puis on a appris le départ de M. Aulas, une nouvelle importante pour le club indépendante de notre volonté. On se prépare pour le match contre Clermont qui va être difficile. »
Ce départ aura-t-il un impact sur le groupe et le club ?
« Ca aura un impact, mais comment le mesurer ? C’est une histoire qui se finit avec un personnage important. L’histoire du club continue, mais je ne suis pas très à l’aise avec ce sujet. C’est peut-être plus facile pour vous (les journalistes). Personnellement, je le connaissais depuis longtemps. On s’est battus pour la montée quand j’étais joueur de Montpellier. Il va trouver d’autres challenges à relever. À mon avis, on n’a pas fini de le voir. »
Un mot sur l’arrivée de John Textor au pouvoir
« Mon cas personnel n’est pas l’intérêt de la conférence de presse. J’ai bien dîné avec lui (mardi), on mange très bien à Lyon (rires). Vous le savez mieux que moi. C’était pour parler du club, évoquer les axes d’amélioration. En deux heures, on ne peut pas tout résumer. À un moment donné, il m’a demandé : « Qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? » Je lui ai dit qu’il restait trois semaines de compétition, importantes pour tout le monde : essayons de terminer la saison dans la sérénité même si je suis certain qu’il prendra des décisions. Essayons que ça n’impacte pas la fin de saison. On avait un socle pour la saison prochaine, nous verrons s’il va être conservé ou balayé. »
