Numéro 18 de l’Olympique Lyonnais, Rayan Cherki est bien évidemment un joueur à part. Considéré comme le plus grand talent du centre de formation de l’OL sur la dernière décennie, ce pur produit de la formation rhodanienne s’est confié lors d’un long entretien accordé à nos confrères de ‘So Foot’ pour leur numéro 215. Extraits…
Le joueur sous contrat avec son club formateur jusqu’en juin 2025 vit un rêve éveillé et même si ce métier paraît être le plus beau métier du monde pour beaucoup, il ne faut pas négliger la charge mentale qu’il demande : « On ne se rend pas compte… Après les matchs, les joueurs ne peuvent pas dormir. À chaque fin de saison, c’était pareil, hormis la dernière à cause de l’Euro Espoirs : je rentrais chez moi, je m’asseyais avec ma mère, et je pleurais. Parce qu’il fallait que toute la pression et la charge émotionnelle de l’année s’en aillent. » Explique-t-il. Avant de revenir sur son parcours en jeunes et le passage du monde amateur ou monde pro. « Quand tu passes du monde des bisounours à celui des professionnels, tu prends une sacrée claque par rapport à ça. Et on ne peut pas te préparer à ça. Je mets de la musique. Je m’assois ici (en bout de table), sur ma chaise sur laquelle personne d’autre n’a le droit de s’asseoir. Je prends mon encre, mes plumes, puis j’écris tranquille, ça me détend.
Dans la famille, on a toujours été des bosseurs, on ne s’est jamais reposés sur nos lauriers. Je suis toujours le premier aux entraînements, je demande toujours du rab. J’ai pris un peu de retard à ce niveau-là en arrivant très jeune en équipe première, donc j’essaye de le rattraper. » Confie le prodige lyonnais qui sort du silence.
Un Rayan Cherki conscient de ses qualités et son potentiel mais qui a su se professionnaliser au cours des années comme il l’indique au moment d’évoquer son hygiène de vie. « J’ai la nutritionniste en plus du chef. On fait des sessions vidéo sur l’ordi de mon conseiller. Je m’entends bien avec les préparateurs physiques du club, donc je double les séances. Je fais de la muscu et du travail de finition en plus. Des choses que les gens ne voient pas. Je fais aussi de la boxe, tout seul. Ça me permet de relâcher tout ce que j’ai dans mon corps, ma tête, mon cœur. » Un travail sur lui-même important pour évacuer au maximum la pression et les énormes attentes placées en lui.
Humble, le maître mot chez Rayan Cherki
Si la pépite lyonnaise est souvent pointée du doigt pour son manque d’altruisme et son attitude trop personnel avec le ballon, il montre un tout autre visage dans la vraie vie. Le gamin de l’OL a toujours appris à respecter les autres et surtout ses parents lui ont inculqué des valeurs de respect et de travail. « Oui, mais là-dessus, mon père est assez dur avec moi pour me rappeler qu’il y a toujours mieux que ce que je fais. Ma famille m’a toujours dit : « T’es rien mon coco alors redescends ». Ça aide à garder les pieds sur terre. Donc pépite, pas pépite… Je faisais pas vraiment attention à ce qu’on disait de moi« , a expliqué le milieu offensif de 20 ans.
Auteur de 17 buts et 22 passes décisives sous le maillot lyonnais en 133 matchs disputés toutes compétitions confondues, Rayan Cherki s’inspire des plus grands et son modèle n’est autre que la star mondiale Cristiano Ronaldo. Moi, c’était Cristiano Ronaldo. Mes premiers souvenirs, c’est quand il perd en finale de Ligue des champions avec Manchester (contre le Barça, en 2009). J’avais pleuré (…) Mais au début, CR7, c’était la folie ! Ses dribbles, c’était époustouflant ! Après, au Real, c’est devenu le GOAT. Avec Messi, ce sont deux extraterrestres. Ils ont marqué notre enfance, révolutionné le monde du foot. Personne ne les touchera. » Conclut le Rhodanien qui s’apprête à disputer sa première finale de Coupe de France avec son club formateur face au Paris Saint-Germain le samedi 25 mai prochain avant de, pourquoi pas quitter la capitale des Gaules au mercato estival…
