Pierre Sage et Clinton Mata étaient de passage devant les médias ce lundi midi. Les deux hommes se sont exprimés avant le match et le choc au Stade Vélodrome contre l’Olympique de Marseille. Un match en retard et forcément particulier pour nos Rhodaniens.
Voici un petit florilège des déclarations des deux hommes en commençant par notre latéral droit international angolais.
Quel est le nouveau discours du coach ?
« Dans la situation dans laquelle on est, on ne devrait pas être calme mais à Lens, on a montré toutes nos qualités. On a joué sans complexe, ni stress. Le coach était très clair au niveau tactique mais aussi très efficace par rapport à ce qu’on devait développer sur le terrain. On l’a démontré sur le match en appliquant ce que le coach a dit. »
Est-ce difficile de s’adapter à un nouvel entraîneur ?
« Ce sont des choses qui arrivent. Notre rôle est de s’adapter et se mettre au boulot. En haut, on ne décide rien. Les joueurs ont-ils leur mot à dire sur une continuité de Pierre Sage ? Peut-être que les dirigeants viendront parler avec certains cadres mais ce sont les dirigeants qui prendront la décision finale. Pour l’instant, on se sent très bien. »
Y-a-t-il des craintes ou des peurs avant de revenir au Vélodrome ?
« C’est une situation délicate, on ne pensait pas rejouer ce match et surtout comme si rien ne s’était passé le 29. Il y a quand même eu des dégâts avec notre ancien coach, le bus. Il y a un peu de crainte. On nous avait promis qu’il y aurait de la sécurité. Ça fait partie du foot que les supporters huent les joueurs. On fera abstraction pour essayer de gagner ce match important pour nous et les supporteurs. Ça a été dur pour moi, ça a été un choc. Je n’avais jamais vécu ça, on est là pour jouer au foot pas pour se faire caillasser par des briques. Les gens de mon entourage m’ont demandé comment j’allais. Ça va mieux, je ne dis pas que j’ai dû voir un psy ou un coach mental. Je pense que c’est plus dur pour jeunes joueurs qui n’ont jamais vécu ce genre de choses. »
Au tour de Pierre Sage
Quelle est votre analyse à froid après la défaite à Lens ?
« On avait trois objectifs qui ont été plutôt bien remplis malgré le résultat. La valeur de ce match réside dans le suivant. À Marseille, on a comme devoir de confirmer la bonne performance à Lens dans le jeu mais sans le résultat. Il faut bien jouer et gagner. Quand on a le ballon de continuer à attaquer l’adversaire en le manipulant comme à Lens. Ça s’est joué sur le fait de les libérer, de pouvoir jouer avec des décisions qui sont les leurs dans certaines situations. On a ciblé des éléments par rapport à l’adversaire qu’on rencontre. C’est leur décision de le faire ou pas. Ils ont mis en pratique de manière collective. »
Avez-vous vu des joueurs avec un nouvel état d’esprit à Lens ?
« Les joueurs ont pris une forme de plaisir. L’envie d’y retourner y est et l’idée est que chaque match soit l’occasion pour eux de remettre ça en place. On a fait un pas en avant mais l’idée est d’en faire d’autres. On est là pour sauver la situation qui est la nôtre. À un moment, il va falloir transformer en quelque chose d’efficace pour marquer des points. Je suis très satisfait de leur performance au même titre que ceux qui ne sont pas rentrés mais qui se sont entraînés le lendemain. C’est un signe positif qu’ils font partie de l’aventure. Des joueurs qui ne sont pas dans le groupe souhaitent venir à Marseille pour donner un maximum d’énergie sur le terrain et autour de l’équipe. »
Est-ce le bon moment pour jouer l’OM ?
« C’est très bien de jouer cette équipe maintenant parce que ce sont des gros matchs. C’est très bien contre un adversaire de gros niveau. L’idée et d’aller les challenger chez eux. C’est un contexte particulier, on est assez surpris de jouer ce match dans ces conditions mais on ne va pas se victimiser. »
Corentin Tolisso fera-t-il son retour dans le groupe ?
« Le retour de Tolisso n’est plus très loin, fait partie des joueurs qui ont la volonté d’être associé à l’équipe même s’il ne joue pas. Il sera à Marseille pour donner de la force. »
Comment prenez-vous ce challenge de devoir sauver le club ?
« Ce n’est pas le fait d’avoir eu ce poste qui fait que les idées sont venues. Que j’entraîne des tout petits ou des adultes, j’ai envie que l’équipe joue au foot et que les joueurs prennent du plaisir. Mes idées sont présentes mais passent toujours dans un filtre, celui du contexte. Pour avoir vu l’ensemble des matchs de l’équipe, j’avais une bonne idée de quel était le contexte. Les deux choses se sont bien mariées sur un match. C’est important de dire qu’on a fait un seul match, il ne faut pas tirer d’enseignements. Il faut simplement attendre le suivant et confirmer. Je suis très impatient. Ce n’est pas une peur de se dire on peut perdre quelque chose qu’on a bien fait. C’est de se dire: ‘non, il fait qu’on fasse mieux de faire mieux. »
Croyez-vous en l’équipe actuelle ?
« La liberté de prendre des décisions, de prendre plaisir à jouer ensemble, de se coordonner dans des situations pour poser des problèmes à l’adversaire. Une situation à Lens n’a pas abouti: la volée d’Alex (Lacazette) sur le centre de Diego Moreira. On se rend compte que c’est une situation de très haut niveau. Les joueurs sont capables de faire ça et je n’ai pas appris à Alex Lacazette à faire un renversement de jeu sur une demi-volée. Je ne lui ai jamais parlé de ça de ma vie, c’est bien qu’il l’a en stock. Les joueurs, à partir du moment où ils ont la flamme et une volonté de le faire ensemble, ils sont capables de le faire ensemble. Depuis samedi, ils ont pris conscience de ça, ils ont confiance en eux, en leurs partenaires et en l’équipe. »
On n’a pas eu le temps de soigner la tête, on a simplement décidé de jouer d’une certaine manière ensemble. Les deux, trois premières minutes – au bout d’1’30 », on a cette action avec le centre de Clinton Mata et la tête de Diego Moreira – nous ont permis de vivre le match de cette manière. Ce qui avait été décidé ensemble a été opéré au bout d’une minute trente et a mis l’équipe sur les bons rails. Ils se sont rendus compte que les promesses devenaient des preuves. Ils ont conscience que ça peut arriver. »
Un mot pour les supporters interdits de déplacement pour ce match ?
« C’est une mesure de prévention mais je suis aussi super triste parce qu’un match de foot n’a lieu que pour les supporteurs. Des gens vont au travail toute la semaine et si, quand on va au stade, c’est dans la même lignée, ce n’est pas bon. Notre objectif est de rendre les gens heureux. »
